De Préveza à Santorin puis Tinos: (Mai -Juin 2021)
La saison 2021 semblait remplie d’embûches tellement le Covid occupait l’esprit des autorités.
Voyager en avion devenait un combat administratif. Pour les autorités Belges il fallait prouver que
notre déplacement était essentiel. Pour les autorités Grecques il fallait un test PCR négatif de
moins de 72h avant notre départ et avoir rempli un PLF (Passenger Locator Form) au préalable.
Nous avons réussi l’épreuve et c’est le 15 mars que nous arrivions en Grèce. Nous avons pu
seulement rejoindre Terus après une semaine de quarantaine obligatoire dans un hôtel. C’est donc
le 22 mars que nous montions à bord de Terus pour constater qu’il avait bien passé l’hiver. Notre
priorité à bord était de replacer l’inverseur qui avait été réparé pendant l’hiver et de faire
vérifier l’état de l’échangeur de chaleur du moteur. On a aussi installé de nouvelles batteries car
elles commençaient à ne plus bien conserver leur charge. Une autre tâche qui avais été reporté
depuis 2 saisons était de remplacer tous les tuyaux d’eau douce (froide et chaude) à bord.
Les tuyaux d’origine dégageaient une forte odeur désagréable. Nous avions toujours repoussé le
travail car on savait que le travail allait être difficile. En effet, c’est près de 70 mètres de tuyaux
qui ont été remplacés ce qui nous a pris plus de 5 jours vu la très mauvaise accessibilité de
certains tuyaux. Une fois remplacé, il fallait nettoyer robinets et raccords avant de remettre
l’eau dans le circuit. Depuis ce changement nous n’avons plus de mauvaise odeurs à bord. Nous
avions aussi une fuite d’huille au niveau de l’hélice d’étrave. Apres démontage des hélices d’étrave
la cause de la fuite était evidente. Lors d’un entretien a Ragusa en Italie deux coups de disqueuse,
des ouvriers du chantier, avaient endammagé l’embase. Bref il a fallu remplacer cette embase. A
cause du Covid les autorités décidaient d’interdire la mise à l’eau des bateaux jusqu’au 15 mai.
Terus était le premier bateau du chantier à être mis à flot ce jour et après quelques jours passés
au quai municipal de Preveza pour ravitaillement, nous partions enfin vers le large. Notre but était
de rejoindre les iles des Cyclades aussi tôt que possible car nous n’avions pas tout exploré mais la
fermeture de Canal de Corinthe, pour cause d’effondrement, nous obligea à contourner le
Péloponnèse. C’est donc au pas de course que nous avons contourné le Péloponnèse en faisant de
breves haltes aux ports de Kyllini et Kyparissia. Ces deux ports sont gigantesques et un ami
Anglais, très pro Brexit, nous les avait décrit comme un projet inutile et couteux construit par la
communauté Européenne mais guère entretenu. Selon moi sa description est malheureusement
correcte. Après donc une nuit dans chacun des ports, nous avons pu pointer l’étrave vers l’est où
nous avons mouillé à Methoni et Elafonisos reputée pour ces plages magnifiques. Ces 2 mouillages
étaient bien agréables et même si à Elafonisos il y avait du vent, nous étions bien protégés. Le
lendemain nous passions le cap Malea sans encombres puis nous remontions vers Monemvasia un
port que nous connaissions bien. Nous y restâmes quelques jours car la météo n’était pas des plus
favorables avant de mettre le cap à l’est vers l’île de Paros dans les Cyclades pour rejoindre des
amis. Avec ces amis nous avons navigué plusieurs jours ensemble car nous avions les mêmes îles à
découvrir et de plus la météo était assez favorable. A Paros nous avions loué un scooter et visité
l’île ce qui nous a permis de découvrir de belles plages mais aussi des mouillages dans le cas où les
ports étaient encombrés. Après Paros, direction sud vers Santorin. Nous avons amarré sur une
bouée dans l’ancien volcan et admirions ce paysage unique, d’une nature magnifique et calme où
pourtant une des plus grande éruption volcanique a eu lieu vers 1620 avant JC. Heureusement il n’y
a pas eu de victimes car le volcan avais envoyé suffisamment de signes annonçant l’éruption. Ce qui
est difficile à imaginer c’est que là où il y a de l’eau, il y avait une montagne et que tout est parti
en l’air lors de l’éruption. Ce que nous voyons aujourd’hui ne sont que quelques restes de la
montagne d’avant l’éruption. L’éruption de Santorin est une des éruptions les plus violentes que la
terre ait connue. Aujourd’hui tout est redevenu calme et l’endroit est devenu une importante
destination touristique en Grèce. En haut sur la crête de la roche, il y a des habitations blanches
avec de nombreuses églises avec dôme bleu. Il y a peu d’habitations privées mais de nombreux
hôtels et B&B qui accueillent les nombreux touristes. Vu d’en haut, la vue sur le cratère est unique
et d’une beauté telle que l’on comprend très vite pourquoi l’endroit est devenu un des hauts lieux
du tourisme en Grèce. Nous avons aussi été agréablement surpris par les prix qui étaient
raisonnables, est-ce dû au Covid ? En tout cas, lors de notre visite en mai, il y avait peu de
touristes. Nous avons adoré Santorin et le peu de touristes lors de notre passage ne nous a pas
dérangé loin de là. Pour Terus, la visite à Santorin était aussi un passage obligé de la Grèce.Après
Santorin nous devions commencer la remonté vers le nord car fin juin nous avions rendez-vous
avec nos petits-enfants et parents à 250km au nord de Santorin. Heureusement la météo était
clémente et nous avons pu remonter à notre aise tout en visitant plusieurs îles dont Ios.
Cette île située à 25km au nord de Santorin, serait le lieu de naissance de Homère et on y trouve
aussi sa tombe. Nous avons simplement fait escale pour nous protéger du vent pendant une nuit.
Ensuite nous avons continué notre progression vers le nord en s’arrêtant à Koufonissos suivie de
Delos située non loin de Mikonos. Delos est un haut lieu de l’antiquité Grecque et même si sa
superficie n’est que de 3,5km2 elle était très importante au 6-ieme siècle avant notre ère. A cette
époque il y avait de l’eau sur l’île et permettait de subsister aux besoins d’une population de 5.000
habitants. Cette île était considérée comme le lieu de naissance d’Apollon. De nos jours, il ne
reste que des ruines qui témoignent de l’importance du site. L’île appartient au patrimoine mondial
de l’Unesco. L’île était indépendante à certaines périodes avec un centre financier important.
Delos était aussi en centre important du commerce d’esclaves. Mais Delos perdait
progressivement son importance et vers le 1 siècle après JC, l’ile n’était plus que l’ombre de son
passé. Ce n’est qu’en 1846 que l’on redécouvre l’importance historique de l’île et sous une garrigue
épaisse on découvrait une magnifique cité ancienne. De nos jours, les fouilles continuent avec pour
principale priorité la préservation du site. Hélas, les moyens manquent et le site continue à se
détériorer. Parmi les ruines, nous avons la célebre terrasse des lions. Les spécialistes attribuent
leur construction au VIIe siècle av.J.-C. Les lions sont en marbre de Naxos, ce qui laisse à penser
qu’ils furent édifiés pendant la période d’influence de cette cité sur l’île. Au nombre de neuf au
départ, il ne reste plus que cinq lions (il s'agirait plus précisément de lionnes), abrités dans le
musée de l'île. Un sixième a été emmené à Venise en 1716 ; il est visible devant la porte terrestre
de l'Arsenal de Venise (la tête d'origine, perdue,a été remplacée par une tête « moderne »). Les 5
lions parfaitement alignés bordent une allée qui menait au temple d’Apollon ou d’Arthemis. On
retrouve aussi sur l’île un amphithéâtre et plusieurs bâtiments avec de belles céramiques. Les
quelques gardiens du site surveillent particulièrement les céramiques car certains touristes
essayent à tout prix d’emporter un bout de céramique comme souvenir. Après la visite de Delos,
nous nous dirigeâmesvers l’île de Tinos pour y rester quelques jours. Cette île nous a beaucoup plu
car elle est un peu isolée des circuits touristiques. Néanmoins, si vous désirez le calme il vaut
mieux éviter de visiter l’ile lors les fêtes religieuses. L’Eglise Evangelista de Panaghia est un lieu
de pèlerinage. En 1822, une religieuse aurait eu une vision de la Vierge qui lui indiquait ou était
cachée .une icône miraculeuse de la Vierge à l'Enfant, peinte, selon la légende, par l'Évangéliste
Luc lui-même. On attribua rapidement à cette icône des vertus curatives et depuis des milliers de
malades viennent en pèlerinage dans l’île pour s’y faire guérir. En 1915, lorsque le roi Constantin
Ier de Grèce fut atteint d’une pleurésie aggravée d’une pneumonie,
le gouvernement envoya un navire à Tinos pour y chercher l’image sainte et la placer dans la
chambre du souverain. Alors que Constantin avait déjà reçu les derniers sacrements, son état
s’améliora progressivement après qu’il eût embrassé l’icône. En guise d’ex voto, la reine Sophie de
Grèce fit alors don d’un saphir pour enrichir l’icône. De nombreuses femmes qui n’arrivent pas à
avoir d ‘enfants viennent ici parfois même elles n’hésitent pas à faire le chemin de près de 200
mètres sur les genoux. A cette fin, une partie de la chaussée est d’ailleurs recouverte de tapis. En
haut, il y a une superbe basilique en marbre blanc ou l’on découvre les nombreuses offrandes à la
Vierge Marie et l’icône de l’annonciation. Mais Tinos a de nombreux
atouts et en louant une moto, nous avons pu les découvrir. Il y a les choras, villages tout blancs
situés sur les hauteurs d’où l’on peut avoir des vues superbes sur la mer. Au centre de l’île, nous
avons aussi visité le village de Volax situé à côté du mont Exomvourgo. Ce mont est un point
culminant de l’île formé par de nombreux blocs volcaniques. Le village de Volax est charmant et
certaines maisons ont des textes écrits sur les portes et volets. En réalité, ces inscriptions sont
le résultat d’un artiste local qui s’adonnait à cette pratique. En quittant le village, nous voyons une
échoppe où une herbe spéciale, le kritamos est en vente. On le récolte de juillet à octobre, sur les
plages de nombreuses iles de la mer Egée. Ses feuilles sont cueillies avant la floraison puis
trempées dans une saumure pour les faire mariner. Nom scientifique : Crithmum maritimum.
Quelques heures plus tard au restaurant, on nous a servi une salade avec justement cette herbe
et cela nous a plu. Si l’occasion se présente, n’hésitez pas à en acheter un pot pour améliorer vos
salades, je suis sûr que vous allez aimer. Nous avons aussi visités le musée de marbre (assez
intéressant) ainsi que de belles plages. A plusieurs endroits de l’île on remarque des constructions
où sur la façade de nombreux triangles sont dessinés. Ce sont en réalité des pigeonniers. Du temps
des Vénitiens, avoir des pigeons était un signe de richesse et donc avoir un pigeonnier avec de
nombreux pigeons était un must. Manger des pigeons lors de fêtes était aussi une tradition.
Après une brève halte au port de Andros nous mettions les voiles pour le port de Carystos. Ce port
est situé au sud de l’ile de Eubée. Cette île longue de 160 km ressemble à un hippocampe et longe
le continent Grec.
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