Autour du Peloponnèse: (Mai-Août 2019)
C’est le 1er mai que nous quittions Preveza pour démarrer notre navigation vers le Golfe Saronique
en contournant la péninsule du Péloponnèse. Au début, nous avons fait escales dans des différents
ports des iles Ioniennes, tel Vathy (sur Meganisi), Nidri et Syvota (toutes visitées en 2018) où nous
sommes restés parfois pendant plusieurs jours pour cause de météo. Ensuite, nous avons continué
vers le sud pour Effimia et Zachyntos. De Zachyntos, nous avons été directement au sud des
Péloponnèses vers le port de Pylos. Souvent les côtes ouest et sud du Péloponnèse sont soumises à
des vents forts du nord qui peuvent parfois venir d’aussi loin que de la France. Il est donc important
de bien vérifier les prévisions météorologiques avant de commencer cette navigation. Certes nous
aurions pu faire escale à Katacolo mais comme le temps allait se détériorer et que nous avions déjà
visité Katacolon en 2018, nous préférions aller directement au port de Pylos situé à la terminaison
du premier doigt des Péloponnèses. Ce port est situé dans une magnifique baie qui offre une très
bonne protection des vents du sud. Nous avons donc fait halte à Pylos pour 3 jours car la météo
était défavorable. Le port de Pylos est complètement abandonné et chacun se place où il le désire.
Comme nous n’étions pas encore dans la pleine saison il y avait de la place mais en haute
saison cela doit être parfois difficile de garer son bateau dans ce port. Pylos est agréable à visiter
mais n’a rien de très particulier. Il y a les restes de la forteresse de Neokastro dont il ne reste que
les murs. La taille de cette forteresse démontre à quel point le lieu était stratégique. Au fil des
batailles, les forteresses passaient entre le 15ième et 16ième siècle aux mains des Ottomans, des
Vénitiens etc. Plus au sud de Pylos il y a un autre château-fort celui de Methoni. Ce château est un
peu mieux préservé et a une belle tour située au sud. Toutes ces forteresses prouvent que la région
était stratégiquement importante. De nos jours la région est essentiellement un haut lieu
touristique. Après le coup de vent, nous avons repris la mer vers l’est pour passer le deuxième doigt
de Péloponnèse. Le paysage est constitué de nombreuses montagnes qui émergent de la mer ou par
endroit on peut identifier un petit village. La plupart du temps, les falaises sont tellement
abruptesqu’il n’y a que de la végétation. Après une navigation de plus de 50 miles (90 km) nous nous
sommes mis à l’abri dans la crique de Porto Kagio où seul quelques bateaux peuvent se mettre. Les
seules habitations sont 3 tavernes qui espèrent que les équipages de bateaux et quelques mobil-
homes viennent faire honneur à leurs tables. Si vous le désirez il y a aussi quelques chambres
d’hôte. Le surlendemain nous avons repris la mer pour passer le troisième doigt des Péloponnèses.
Nous avons eu un temps très variable avec des averses de pluies, des rafales de vents à plus de 20
noeuds puis comme prévu le calme plat au cap Malea. Il est important d’avoir une bonne météo pour
passer ce cap car il a une très mauvaise réputation. Sur les cartes nautiques on vous prévient que le
lieu peut être dangereux. « En cas de vent du nord ou nord-est les vents peuvent atteindre une telle
force que les voiliers peuvent déchirer leurs voiles voir même casser les mâts ou chavirer. Il est
donc fortement conseillé aux voiliers et bateaux vapeurs de passer le cap Malea a plus de 3 miles au
large ». Pour nous, tout s’est très bien passé car pas de vents. Une fois passé le cap il y avait
encore 16 miles à parcourir pour rejoindre le port de Monemvasia. Au loin on verra d’abord un
immense rocher et ce n’est que quand on s’en approche que l’on découvre que ce rocher n’est pas une
ile et qu’il y du côté sud, un village fortifié. Les premiers vestiges de Monemvasia datent du VIème
siècle. La ville était réputée pour son vin puis abandonnée au fil du temps. Au début du 20ieme
siècle la ville fut redécouverte par les Athéniens qui se mirent à la restaurer. Mais les taxes
foncières ont rapidement grimpé et la ville est devenue exclusivement un bed & breakfast car les
propriétaires
devaient couvrir les frais. De nos jours la visite de la ville fortifiée est fortement conseillée car
très bien restaurée. Les rues étroites empêchent tout véhicule motorisé et il y règne un grand
calme. Les règles sont très strictes pour les propriétaires. Il faut restaurer à l’ancienne façon et il
est interdit de faire apparaitre les fils électriques ou des appareils à air conditionné. En haut du
rocher il y a la cathédrale St. Sophie (12ieme siècle) d’où on a une vue magnifique sur les environs.
Si vous passez par ce village, ne manquez pas de le visiter ou de louer une chambre.
Le port de Monemvasia n’a rien de particulier si ce n’est que le 5 février 2019 une énorme vague de
11 mètres de haut venant du sud-est (Crète) a frappé violement le port. Cette vague s’est formée à
cause des vents qui soufflaient depuis plusieurs jours. Des bateaux qui naviguaient aux large ont
lancé des avertissements mais face à une vague d’une telle ampleur on ne sait pas faire grand-chose.
Les dégâts, bien sûr, étaient importants mais heureusement pas de pertes humaines. Des barques
de pêches ont sombré ce jour dans le port. Après trois jours à Monemvasia, nous avons repris notre
périple vers le nord et notre premier arrêt était au port de Gerakas. C’est un port qui est bien
protégé sauf par vent d’est ou Sud-est. On y trouve 3 tavernes et aussi quelques bateaux de
pêcheurs. L’intérêt de ce port est le calme est son eau claire. Si on a le courage d’escalader le
monticule derrière les quelques tavernes, nous tombons sur d’anciennes ruines qui de nos jours se
résument à quelques gros blocs de pierres. Le port suivant que nous avons visité était celui de
Leonidiou . Un petit port sans grand intérêt mais qui est bien protégé et les quelques tavernes
espèrent votre visite. Après Leonidiou nous avons mis le cap sur la ville de Nafplio situé au nord.
Cette ville a un énorme port et comporte 3 forteresses. Une forteresse protège le port alors que
les 2 autres dominent la ville. La forteresse de Palmidi, a 216 mètres d’altitude, a été construite
début du 18ième siècle.
Pour visiter cette forteresse, il faut avoir le courage de monter 825 marches. Il est donc vivement
conseillé de le faire tôt le matin. Une fois en haut vous serez récompensé par un panorama superbe.
Si vous n’avez pas envie de monter les 825 marches il y a moyen de prendre la voiture pour accéder
à la forteresse par l’arrière. Cette forteresse est constituée de 7 forteresses successives qui
devaient la rendre imprenable, mais peu avant la fin des travaux, en 1715, les Turcs réussirent à
s’emparer de la forteresse avec seulement 300 soldats déguisés en ouvriers. En 1822 les Grecs
prenaient le contrôle des forteresses et en firent en 1920 une prison pour condamnés à mort. De
nos jours, Nafplio est une ville quasi exclusivement touristique avec de très nombreux restaurants.
De nombreux autocars incluent Naplio dans leur tour d’un jour où vous visiterez aussi Epidaure
et Mycene.
Non loin de Naplio, à une trentaine de kilomètres on peut visiter les sites archéologiques de Mycène.
Il s’agit de ruines datant de 1.600 à 1.100 avJC avec la période de gloire vers les années 1.500 avant
notre ère. Il est intéressant de visiter le site car on se rend compte Oh combien il était important
d’occuper un site facile à défendre. On réalise aussi que ce site est relativement petit même si
c’était là que siégeait le roi et de son administration. La porte de Mycène avec ces deux lions est la
seule porte qui permettait au début d’accéder dans l’enceinte. Si l’on regarde l’épaisseur des murs
on peut supposer que le site devait être réputé imprenable. Après Naplio nous avons mis le cap au
sud pour nous diriger vers la baie de Porto Heli. Rien de particulier à cet endroit sauf que l’endroit
offre un excellent abri pour les bateaux et ce, quelle que soit la direction du vent. La baie protege
tres bien de la houle et le sable offre une bonne tenue à l’ancre. Lors du cyclone Zorba de
Septembre 2018 nombre de bateaux ont trouvé refuge dans cette baie. Après Porto Heli on se
dirigea vers la ville de Ermioni. C’est un port qui offre un bon abri sauf en cas de vent de l’est. On y
trouve aussi des vestiges anciens du port de l’antiquité, aujourd’hui complètement submergés.
Ermioni n’a rien de particulier mais est très pratique si on veut visiter l’île de Hydra. Hydra est
incontournable si vous passez dans la région. Il y a un port ravissant où il est quasi impossible de
s’amarrer tellement de bateaux veulent y accoster. Si vous réussissez à
vous amarrer sachez que chaque matin les ancres sont toutes emmêlées et presque tous les
capitaines utilisent le langage du capitaine Haddock pour quitter leur place au port. Pour visiter
Hydra je vous conseille donc vivement de prendre un ferry à Ermioni. La ville d’Hydra est une île où
le moyen de locomotion motorisé est strictement interdit. Seule la marche à pied ou le transport
par âne est autorisé. Hydra est très apprécié des personnes grecques aisées et artistes, ce qui
explique que les maisons sont en très bon état. Plusieurs vedettes ont contribué à rendre cette île
célèbre. Un des premiers fût Leonard Cohen qui acheta en 1960 une maison sans eau et électricité
pour 1.500 dollars. Il disait depuis, que c’était le meilleur placement qu’il ait jamais fait. Nous avons
visité Hydra en prenant un chemin de randonnée qui nous a mené à l’intérieur de l’île. Au retour, nous
avons été récompensés par une vue superbe sur la ville avec le soleil qui se couchait et qui donnait
une couleur or à la mer.
Sillages: 2019