Iles au Nord de Leros:  (Mai - Juin 2023)
Mi-mars, nous retournions à Leros pour préparer la saison 2023. On a remis une couche  d’antifouling, poncer la coque, nettoyage intérieur et branchement de tous les instruments  électroniques que nous avions débranchés afin de les protéger de la foudre au cas où. Une fois  remis à l’eau après Pâques, nous sommes allés au port de Leros pour continuer l’armement du bateau  comme remettre les voiles et remplacer la pompe d’amorçage du groupe électrogène.  Nous avons décidé d’explorer en ce début de saison les îles situées au Nord de Leros. Ces îles  comme Chios, Ikaria, Oinoussa et Lesbos font partie du Dodécanèse, mais comme le vent est  souvent du nord elles sont plus difficile à atteindre si l’on vient du sud. Il faut absolument profiter  d’une période de vent sud pour aller les visiter. Chios et Lesbos sont les plus grandes et méritent  vraiment une visite. Ce qui est encore plus intéressant est que ces îles offrent des sites uniques  que l’on ne retrouve pas dans les autres îles de la Grèce.   L’Île de Chios  Cette île située à 11km de la Turquie a une superficie de 850 km2. Elle a été au cours de son  histoire occupée par les Turques, Genès, les Ottomans et d’autres envahisseurs. C’est aussi une île  où l’esclavage était courant ce qui contribua à sa richesse. Leros était très convoitée car dans la  région sud de celle-ci, il y a des arbrisseaux dont la sève (résine) est récoltée pour fabriquer le  mastic. Ce produit était considéré comme un médicament depuis l’antiquité. A l’origine l’utilisation  principale du mastic était de le mastiquer en bouche pour protéger les dents, les gencives ainsi que  de lutter contre la mauvaise haleine. Le produit était très apprécié et certains dirigeants  considéraient que eux seuls pouvaient le commercialiser sinon c’était la peine de mort. Plusieurs  tentatives de cultiver la plante en d’autres endroits ont échouées. Les arbrisseaux transplantés  poussaient mais ne donnaient pas de mastic. Aujourd’hui, on continue à récolter le mastic car il sert  comme un des ingrédient dans le chewing-gum et l’ouzo, la boisson nationale de la Grèce. Il y a aussi  une boisson faite avec cette résine, le mastika, que certains aiment et d’autres pas. La culture du  mastic est une activité qui occupe les cultivateurs toute l’année. Pour en extraire la sève, on fait  des petites incisions sur l’écorce et quelques gouttes de sève vont être produites. Souvent les  gouttes tombent sur le sol et se durcissent en séchant sinon, elle durcissent sur l’écorce. Une fois  récoltées, un long processus de nettoyage commence. Il y a un musée consacré exclusivement à  l’exploitation du mastic qui mérite vraiment une visite car il explique très bien les différentes  étapes de production du mastic ainsi que les produits dérivés. Non loin du musée du mastic, il y a le  village de Pyrgi où les façades sont décorées par des dessins géométriques. Le fond est blanc et les  formes géométriques sont noires, c’est vraiment unique comme décoration.  Au cours des siècles, il y a eu de nombreux massacres sur Chios mais le plus terrible a été perpétré en 1822 par les Ottomans où 25.000 personnes furent tuées et plus de 45.000 capturées pour être ensuite vendues comme esclave. L’île de Chios refusait de s’allier à la Turquie, ce qui ne plaisait pas aux Ottomans. Pour venger cet affront, ils ont infligé un massacre d’une ampleur sans précèdent. Si de nos jours les tensions entre la Turquie et la Grèce existent toujours, ils s’expliquent entre autre par ce massacre. Une chose qui nous a fortement déçu à Chios est l’état du port de plaisance. Certes il est gratuit  mais il n’offre rien de particulier à part une bonne protection lors d’épisodes de vent du nord et un  grand hôpital pas loin . Si l’on cherche un port plus agréable, il y a celui de l’île de Oinoussa située  entre Chios et la Turquie. Oinoussa est une île bien calme et on n’y trouve que quelques magasins. Il   y a aussi un petit musée maritime qui contient de nombreuses maquettes de bateaux dont plusieurs  faites avec de l’ ivoire. L’île de Lesbos  Après avoir passé plusieurs jours à Chios à cause de la météo défavorable, nous avons mis le cap au  nord vers l’île de Lesbos. Une première tentative échoua car le vent du nord était plus fort que  prévu mais 2 jours après, le vent était nettement plus calme. L’île est grande et louer une voiture  est nécessaire si on veut visiter les différents centres d’intérêts. A l’ouest de l’île, il y a une forêt  pétrifiée qui est le résultat d’une éruption volcanique qui a eu lieu il y a près de 18 mio d’années.  Cette éruption a recouvert la région d’une épaisse couche de cendres qui a enseveli des arbres. Les   arbres se sont fossilisés avec le temps. On appelle parfois cette région le Pompéi du monde végétal.  Aujourd’hui, lors de travaux publics dans la région, le Pompéi du monde végétal découvre  régulièrement de nouveaux troncs fossilisés. Un musée situé à l’Ouest de l’île explique très bien la  formation des troncs fossilisés et abrite de beaux spécimens de troncs pétrifiés.   En traversant l’île, on découvrira que l’île est couverte d’oliviers. L’huile d’olive était une des  richesse principale de Leros. On l’utilisait pour fabriquer de nombreux produits tel l’huile pour la  cuisine mais surtout pour la fabrication de savons. De nos jours, on ne fabrique plus beaucoup de  savons à l’huile d’olive et beaucoup de presses à huile sont donc abandonnées. Heureusement l’île a  voulu protéger ce patrimoine historique et a restauré une usine d’extraction d’huille. Les olives  étaient étalées sur des nattes puis empilées dans une presse. Une fois l’huile extraite, on  récupérait les restes des olives pour les brûler dans la machine à vapeur. L’énergie produite par la  machine à vapeur était utilisée pour le fonctionnement de l’usine. On peut dire que cette usine  avait, avant son temps, un bilan net de carbone égale à zéro. Sur le côté de l’usine, on trouve aussi  une meule qui permettait de moudre des graines lors de la saison morte et éviter de mettre les  ouvriers au chômage. Cette usine a été magnifiquement restaurée et est impressionnante surtout  quand on regarde le système de poulies et courroies qui transportaient l’énergie de la machine à  vapeur aux différents machines de l’usine. Petite anecdote : les ouvriers mettaient leur linge à  sécher ou réchauffaient leur déjeuner sur la plateforme au dessus de la chaudière. Très judicieux.  Non loin du musée il y a, au nord, le village de Methymne  qui est dominé par une ancienne  forteresse construite aux alentours du 14ème siècle. Cette forteresse ,située à 70 mètres  au-dessus du niveau de la mer, permettait d’avoir une superbe vue sur la mer ainsi que sur la côte Turque. Plus bas le long de la côte, il y a de nombreux hôtels pour les visiteurs. L’île a plusieurs usines d’Ouzo et visiter une distillerie d’Ouzo est très facile est vivement conseillé.  L’Ouzo, la boisson nationale Grecque, a un fort goût d’anis et on la déguste souvent avec un glaçon  ou de l’eau froide selon ses préférences. Les producteurs d’Ouzo accueillent avec plaisirs les  visiteurs et rares sont ceux qui n’achètent pas quelques bouteilles à la fin de la visite. Nous en  avons visités deux usines et sommes repartis enchantés des visites. Dans le première usine, nous  avons pu discuter longuement avec la gardienne du musée le processus de fabrication de celui-ci .  Chaque marque d’Ouzo a ses secrets mais on nous a dit que leur Ouzo a été créé il y plus de 100 ans  et la recette est conservée et protégée dans des coffres forts. Pour la fabrication , il faut  beaucoup d’alcool et celle-ci arrivait par bateau à Leros. C’est de l’alcool synthétique car elle ne  peut avoir de goûts résiduels de fruits. La plupart des fabriques d’Ouzo étaient situées le long des  berges des 2 mers intérieures permettant d’offrir un mouillage protégé lors des opérations de  déchargement qui se faisait directement à la distillerie. Autour d’un lac intérieur, il y a une variété  particulière d’anis qui pousse et qui se caractérise par des petites fleurs et elle est très prisée des  fabricants . Afin d’assurer une certaine uniformité des goûts entre les différentes années, les  fabricants mélangent les ingrédients de trois récoltes différentes. Le reste de la visite permet au  visiteur de voir la distillation et d’emballage du précieux breuvage. Après avoir bénéficié de toutes  ces explications, nous trouvons l’ouzo encore meilleur. Lesbos a un port bien protégé: Mytilini et  nous y sommes restés plusieurs jours. Nous avons aussi mouillé l’ancre dans la mer intérieure: Skala  Loutron où nous étiont bien protégé si le vent venait à se lever. Le long des berges, il y a quelques  anciennes usines d’extraction huile d’olive qui ne sont plus en activité de nos jours mais qui  témoignent du passé de l’île.   L’île de Ikaria  Située à une dizaine de miles à l’ouest de Samos on trouve l’île d’Ikaria qui offre un abri quand on  remonte vers le nord. Nous y avons passés une nuit calme mais n’avons pas pris de temps pour  visiter l’île. Le port n’offre rien de particulier mais sur le côté, il y a une source d’eau radioactive  chaude où l’on peut se baigner. Attention néanmoins car on conseille de ne pas y rester trop  longtemps (3 à 4 minutes) sous peine de recevoir une dose de rayons excessifs). Plus au nord de  cette source, il y a une autre source d’eau radioactive plus importante et en été des touristes  viennent s’y baigner mais nous n’avons pas décidé de nous y rendre. Ikaria utilise les source chaudes  et in barrage hydroelectrique pour produire pres de 11GW d’energie. ce qui permet de dire que  cette ile est largement autosuffisante en energie.   L’île de Samos Bien que nous avions déjà visité l’île de Samos, nous avons décidé de faire une halte de 2 jours, au  port de Maratocampos situé à l’ouest, pour rencontrer des amis Belges que nous croisons  régulièrement. Nous avons passé un bon moment ensemble et le repas au restaurant était agréable.  Il faut dire que le port est très calme et peu de voiliers y font escale même si ce dernier est très  bien protégé. En juillet et août, il y a de nombreux touristes mais en dehors de ses deux mois le  port est très calme. Il y a une partie du port qui a un quai public (avec eau et électricité) et plus à  l’ouest il y a la marina. Je déconseille le quai public si il y a du vent du sud car la houle rentre  directement dans le port ce qui est très désagréable. La marina par contre est bien protégée de  tous vents( attention aux vents catabatiques du nord) et offre les servitudes usuelles mais  également machines à laver et douches.  La seule ombre au tableau est que ce port cherche à se développer et certaines personnes  aimeraient le développer encore plus en permettant à des ferries de débarquer des passagers.  Certes ils ont le droit de se développer mais j’espère que le port gardera son charme et son calme. 
Arbre a mastic
Zone ou on cultive le mastic
Village de Pyrgi
Monastère de Nea Moni
Oinussa
Chaudière
Quelques Ingredients pour l’Ouzo
Alambics
Presse a huille
Stocage de l’huille
Chaudières
Moulins près du port
Tronc fossilisé
Gouverneur de la machine vapeur
Machine a vapeur

Sillages: 2023

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