La Turquie: (Aout- Octobre 2023)
En naviguant dans le Dodécanèse, on ne pouvait pas ignorer que la Turquie est toute proche. En
réalité, on voit la Turquie presque tout le temps et même si on ne la visite pas , il arrive parfois,
entre deux ports Grecs, de naviguer pendant un certain temps dans les eaux territoriales Turques.
Ces incursions dans les eaux territoriales ne posent aucun problème avec les autorités. Pendant un
temps, on hésitait à aller en Turquie car les formalités semblaient compliquées, mais après
discussions avec d’autres bateaux, on s’est rendu compte que si on utilise un agent tout devient
facile. Les frais varient selon l’agent utilisé mais leur intervention coûte près de 200 Euro( entrée
et la sortie) à chaque fois que l’on a recours à eux. Le processus ne prend maximum qu’une heure ou
2h. Si vous décidez de faire plusieurs trajets entre la Turquie et la Grèce, vous devez
recommencer la procédure. Normalement, il faudrait faire aussi des entrées et sorties de Grèce à
chaque visite de la Turquie mais la grande majorité des navigateurs éteignent leur AIS et ne
signalent pas aux Grecs qu’ils ont quittés la Grèce et reviennent de la Turquie.
Nous avons donc fait notre première entrée dans le port de Bozburun situé à 30 miles de Rhodes
et ce sans problème. Une fois les papiers fait, on a le droit de rester 90 jours en Turquie. Si l’on
quitte la Turquie, on peut revenir à condition de ne pas dépasser 90 jours dans un intervalle de 180
jours. Les seules règlementations spécifiques en Turquie est l’interdiction de s’amarrer à un arbre
dans les mouillages et l’utilisation d’un réservoir d’eau noir est requis. Ce dernier doit être vidé au
moins une fois tous les 15 jours dans une station approuvée. Je conseille vivement à tous bateaux
de respecter cette règle car chaque vidange est enregistrée dans un fichier électronique et c’est
sans problème que les garde-côtes savent vérifier si vous respectez la règle. Comme en Grèce, il y
a de nombreuses baies où nous avons de nombreux endroits où mouiller l’ancre mais la profondeur
des mouillages est souvent entre 20 et 30 mètres voir plus. Il est donc conseillé d’avoir au moins
80 mètres de chaîne si l’on veut bien s’accrocher au fond. Si vous ne désirez pas mouiller l’ancre, il
y a aussi de nombreux restaurants où vous pouvez vous amarrer et prendre votre repas du soir.
Attention une réservation est souvent requise et certains restaurants sont de haute gamme.
Certaines baies sont très calmes alors que d’autres vibrent la nuit aux sons des discothèques
bruyantes donc renseignez-vous sur les baies pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Dans le
petit port de Palamut, on pouvait entendre 3 discothèques en même temps.
Nous avons beaucoup aimé la baie de Bozuk Buku qui est située entre Rhodes et Symi. Il y a 4
restaurants où l’on peut accoster pour la nuit (réservation conseillée). La taverne d’Alibaba située
au sud-ouest de la baie offre un bon mouillage( moins de houle) et les prix du restaurant sont
raisonnables. L’eau est aussi très claire et on aime y nager. Les 3 autres pontons de la baie sont
moins bien protégés du vent et il y a parfois un fort vent latéral qui complique l’amarrage. Pour ces
pontons, il est conseillé de s’installer fin de matinée ou début d’après-midi quand les vents sont
encore faibles. Le matin Alibaba offre aussi du très bon pain qu’ils font eux-mêmes. N’hésitez pas à
en acheter un, il se conserve facilement pour 1 ou 2 jours.
Turquie du Sud
La région de Turquie que nous avons visitée cette année est située à l’est de Symi et ce jusque
Fethiye. Il y a de nombreuses marinas dans la régions tel Fethiye, Marmaris, Gocek et Datça mais
leur prix sont très élevés. Heureusement la région offre de très nombreux abris et l’on peut donc
s’ancrer le long de la côte. Depuis la guerre en Ukraine de nombreux bateaux Russes se sont
réfugiés dans la région ce qui a entraîné une inflation des prix très importante. Si vous mouillez
dans un abri, pas de souci pour l’approvisionnement, il y a même des supermarchés flottants où vous
pouvez acheter vos provisions. Attention certains supermarchés flottants ne vendent pas d’alcool
donc si vous aimez boire l’apéro faites vos provisions sur terre. Par contre la viande de porc est
inexistante en Turquie.
Les ruines de Knidos.
Selon les conseils d’amis nous avons visité le petit port de Knidos situé à 20 miles à l’ouest de
Datça. Afin d’être sûr d’avoir de la place dans ce port, nous avions passé la nuit au petit port de
Palamut éloigné de seulement 10 miles de notre destination. Le port de Knidos est en réalité une
petite baie bien protégée située à côté d’un site archéologique avec une eau translucide et du bon
sable pour y mettre son ancre. Le soir, le port est très souvent rempli par de très nombreux
bateaux et y trouver une place n’est pas facile. L’intérêt principal de ce port est qu’il est situé
juste à côté d’un centre archéologique remarquable. La ville de Knidos est âgée de près de 2.600
ans. Elle avait un rôle très important d’un point de vue stratégique mais était aussi connu pour l’art,
la science et la culture. Il y avait une école de médecine qui rivalisait avec celle de l’ile de Kos (
Grèce) non loin de là. Hélas lors des fouilles, les premiers archéologues avaient peu de respect pour
le site et étaient plus intéressés à piller des objets pour le mettre dans des musées à l’étranger. Le
British muséum de Londres contient de nombreux objets qui proviennent de Knidos. A partir de
2012, la priorité des archéologues était de réparer le site plutôt que de récolter des objets pour
des musées étrangers. Certains objets ont pu être récupérés et sont exposés au musée de
Marmaris. Depuis, les nouvelles campagnes de restauration ont bouché de nombreux trous
d’excavations. Le site est devenu attrayant et le nombre de visiteurs ne cessent de s’accroître tous
les ans. Le site est facile à atteindre que ce soit par la terre à partir de Datça ou par la mer. La
première chose que l’on remarque quand on arrive dans le port est un grand amphithéâtre qui
pouvait contenir près de 5.000 spectateurs. Il a été construit lors du 2 siècle avant JC mais il
contient aussi beaucoup d’autres ruines. Juste après le guichet d’entrée, on verra le temple de
Dionysos. Il n’en reste pas grand-chose mais le tracé sur le sol est bien visible et laisse facilement
deviner la taille de l’édifice. Hélas de nombreuses pierres de l’édifice ont été utilisées pour
construire d’autres bâtiments. Après le temple de Dionysos, on a accès à l’amphithéâtre. En
montant sur les gradins du théâtre, on apercevra vers le nord toute une série de ruines qui
permettent de se rendre compte que le site est important. Il y a la terrasse d’Apollon ainsi que son
autel. Pour entrer près du temple,il y avait une porte d’entrée le Propylon dont il ne reste que 2
colonnes. Il y a aussi plusieurs autres petits bâtiments quand on visite le site. Même s’il y a
relativement peu d’explications, le site est intéressant à visiter. A la fin de la visite, on peut voir un
petit port qui est actuellement utilisé par des pêcheurs. La profondeur n’est pas suffisante pour
des voiliers. Le soir de nombreux visiteurs viennent à cet endroit pour admirer le coucher du soleil.
Exploration de la côte Est.
En quittant Knidos, nous avons décidé de nous rendre à l’est vers les villes de Marmaris, Gocek et
Fethiye qui ont toutes de grandes marinas. A vol d’oiseau, il y a 82 miles soit 150km mais si l’on
tient compte de la côte, la distance est plus du double. Souvent nous avons passé la nuit au
mouillage. Cette partie de la côte est fortement convoitée par les bateaux charters et privés en
été car on est pas très loin des grandes marinas. Si l’on a envie d’aller à un endroit particulier
mieux vaut y aller le vendredi ou samedi quand le nombre de charters retournent à la base pour
embarquer de nouveaux passagers et libèrent temporairement de beaux endroits. A 20 miles à l’est
de Marmaris il y a la petite baie de Ekincik Koyu qui offre un bon abri si besoin est et si on veut
s’amarrer à un quai il y a possibilité à un prix très raisonnable. Ce port est très pratique si l’on veut
visiter la région de Daylan. De nombreux bateaux attendent que vous les réserviez pour visiter
l’estuaire de la rivière de Dalyan Cayi. La rivière a de très nombreux bras et est envahie de bancs
de roseaux. Le trajet total de la mer au lac est d’une vingtaine de kilomètres. Notre capitaine de
bateau nous a d’abord amené sur un site archéologique de Kaunos . Ce site date du 10ieme siècle
avant JC, il y a un amphithéâtre, des bains romains, un agora, une basilique et d’autres ruines. De
l’amphithéâtre situé sur les hauteurs, une très belle vue s’offre sur le delta de la rivière et on peut
très bien comprendre que cette rivière offrait un bon abri pour les bateaux. A un moment donné, le
capitaine nous montre des énormes façades sur la falaise qui sont en réalité des sépultures.
Certaines de ces tombes ont des façades qui font penser à des temples mais derrière la façade il y
a pas grand-chose. Il ne fait aucun doute que seul les rois avaient des tombes pareilles. Les berges
de la rivière sont occupées par de nombreux hôtels et restaurants mais de petite taille. La rivière
est aussi infestée de crabes bleus qui est une espèce invasive qui se plaît beaucoup dans l’estuaire.
On a acheté des crabes bleus pour notre souper, une façon de contribuer à lutter contre cette
espèce qui affecte gravement la faune de la rivière et de la Méditerranée. Les tortues marines
raffolent aussi de crabes. Au retour de notre balade, le capitaine s’est arrêté près de
l’embouchure où l’on pouvait observer plusieurs tortues. De la plage à l’embouchure de la rivière
l’accès y est interdit entre 20h du soir et 8h du matin pour permettre aux tortues de pondre ou
aux jeunes tortues de rejoindre la mer. Si vous passez par-là, n’hésitez pas un instant à visiter cet
estuaire qui est très intéressant. On peut facilement monter à bord d’un bateau pour visiter la
rivière à Marmaris , Enkinci Koyu ou Fethiye. La profondeur limité de l’estuaire rend l’acces
impossible aux voiliers.
Entre Enkinci et Gocek, il y a une grande zone qui offre un excellent mouillage quel que soit le
temps. Inutile de dire que les places sont chères et certains bateaux restent sur place pendant
plusieurs jours. Il se font approvisionner par des bateaux supermarchés flottants mais il y a aussi
des bateaux qui vident votre citerne d’eau noire, vous apportent du pain, du fuel, de l’eau douce,
vous débarrassent des sac poubelles, etc.... Tout pour vous faciliter la vie et vous éviter de trouver
un nouveau mouillage. Ensuite nous avons été visité la ville de Fethiye. La baie de Fethiye offre une
très bon abri, si le temps se gâte, on peut facilement s’approvisionner dans la ville. Nous avons
visité le marché des chameaux mais nous avons été déçu car il n’y a plus de chameaux à vendre. Par
contre, on y vend des vêtements ainsi que des fruits et légumes. Nous avons visité le centre-ville et
on tombera rapidement sur des magasins d’épices qui dégagent une odeur très particulière. Il y a un
marché au poisson qui regorge de nombreuses espèces. Tout autour du marché, il y a des
restaurants qui se proposent de cuire les poissons que vous avez acheté. Soyez néanmoins sur vos
gardes car les prix de la cuisson et des extras à tendance à vite grimper.
Après Fethiye, nous avons repris notre navigation vers l’ouest car il fallait sortir de la Turquie et
déposer notre ami Tom à Rhodes pour retourner en Indonésie. La dernière nuit, nous avons fait
halte à la taverne d’Alibaba dans la baie de Bozuk Buku pour profiter une dernière fois de l’eau
limpide et faire plaisir à notre ami qui a beaucoup apprécié cette halte. Le matin, nous avons acheté
un de leur bon pain.
Bozuk Buku
Taverne Alibaba
Port de Knidos
Temple Dionysos
Propylon
Amphitheatre
Kaunos
Daylan
Bateau poubelle
Creme glacée
Fuel
Eau noires
Supermarché
F
Fethiye
Marché sans chameaux
Four à pain Ali Baba
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