Retour vers le Golfe Saronique: (Août -Septembre 2021)
Notre retour vers Kalamata où Terus allait hiverner était une route de 416 miles (770km) et nous
avons donc décidé de le faire en plusieurs étapes et donc de nouveaux endroits. Notre première
halte après le mont Athos était l’île de Limnos aussi appelée île de Lemnos. Si le Meltemi souffle,
l’île est très exposée et nous avons dû attendre une mer calme pour faire la traversée. Le port
de l’île est bien protégé du Meltemi mais le nombre de places pour bateaux de plaisance est
limité.
On remarquera une ancienne forteresse sur une colline non loin du port, elle est fort détériorée
mais permet d’avoir une belle vue sur le port. Nous avons eu la chance de trouver une petite place
au port car au moment où nous arrivions un bateau était en train de partir. Pour nous, il était
impératif d’y être fin Août car nous y recevions notre seconde dose de vaccin Covid. En attendant
le vaccin, nous avions plusieurs jours pour la visiter l’île et nous étions surpris des nombreux sites
intéressants. L’île a plusieurs belles baies au sud qui peuvent offrir un abri relatif par vent du
Nord. La flotte Anglaise et Francaise se sont rassemblées dans ces baies avant
de s’engager dans la guerre des Dardanelles ( aussi appelée bataille de Galipoli) lors de la première
guerre mondiale. En Mars 1915 et Janvier 1916, les forces alliées ont subi un cuisant revers
contre l’empire Ottoman (Turquie de nos jours) et ont été obligés de se retirer. Le premier site
que nous avons visité : la chapelle de Panagia Kakaviotissa cachée dans une grotte est située sur un
point élevé de l’île où la vue sur la mer est superbe. Nous l’avons visité le 14 Août, jour où de
nombreux pèlerins venaient y prier. La route qui mène à la chapelle s’arrête en cul de sac et une
marche de 20 minutes est requise pour arriver à celle-ci . Le meilleur moment pour la voir est le
soir car elle est alors illuminée par le soleil. En grimpant vers la chapelle, nous avions aussi une vue
sur l’intérieur des terres. Au mois d’août l’île est aride, au printemps celle-ci est très verte grâce
aux pluies abondantes et offre une agriculture intensive. Après la chapelle, nous sommes
redescendus vers le port de Nea Koutali. Ce port était jadis occupé par une flotte de bateaux
récolteurs d’éponges, récemment la communauté Européenne a entrepris des travaux qui
permettent aux voiliers d’y accoster. On a beaucoup aimé le petit musée maritime où l’on explique
la récolte des éponges. De nos jours, elle n’est plus pratiquée mais le musée explique très bien
cette ancienne activité. Après la courte visite, on est parti de l’autre coté de la baie vers le port
de Moudros. Ce port est relativement grand mais difficile d’accès pour des bateaux ayant plus de
2 mètres de tirant d’eau. Quelques bateaux de plaisance sont amarrés et restent la pour de
longues périodes. Il y a quelques restaurants autour du port mais pas moyen de s’approvisionner
dans le port. Nous avons continué vers le Nord de l’ile: Parc Faraklou. Cette partie est fortement
exposée au Meltemi et la roche a été sculptée par le vents de façon très spéciale.
On dirait un paysage lunaire. Certaines roches ressemblent à des molaires, d’autres à des
mamelons ou des animaux. De cet endroit, on peut apercevoir l’île Turque de Gockceada distante
de 11 miles. Plus loin dans la baie de Gomati le long de la côte il y a des dunes de sable. L’armée
Grecque a abandonné un vieux char sur les hauteurs, avec la canon pointée vers la Turquie. Ceci
démontre au combien les relations entres les deux pays sont tendues. En continuant vers l’ouest
de l’île, on trouve des indications pour plusieurs sites archéologiques. Les fouilles ont révélé que
l’île était occupée depuis le 12 siècle av.JC. Nous avons visité le site de Kabeiroi où seul quelques
morceaux de colonnes existent encore. Au niveau de la mer, sous les restes de temple, il y a une
petite grotte où l’histoire raconte que Philoctète (fils d’un roi Grecque qui partait pour la guerre
de Troie) a été abandonné par Ulysse suite à une blessure. Cette blessure aurait mis du temps à
guérir et après 10 ans, les Grecs sont venus chercher Philoctète ce qui a permis la victoire de
Troie. Nous étions un peu déçus de cette visite et avons décidé d’ignorer les autres sites.
Lors de notre retour vers le bateau, nous nous sommes dirigés vers le lac d’Alyki. Ce lac est séparé
de la mer par des plages de 2 km de large. En hiver, l’abondance de l’eau permet au lac de
ressembler à n’importe quel lac. En été il s’assèche et l’on retrouve une vaste étendue de sel à la
place. La superficie totale est de 1600 acres ( 650 hectares). En hiver, la plus grande colonie
d’Europe de flamands roses vient s’y reposer ainsi que d ‘autres oiseaux. La végétation est unique
et le site est totalement protégé. Le 22 août ,le Meltemi se calmait, nous en avons profité pour
aller vers l’île de Skyros (vers le sud). Cette île, située entre Limnos et Eubee nous a permis de
faire une halte. On nous avait prévenu que le port était atypique car le maître du port était très
actif. En effet, dès qu’il aperçoit un bateau, il vient en zodiac nous accueillir et nous aider à
installer un amarrage très solide, ce qui nous paraissait exagéré. Le soir, on a vite compris que
c’était la seule façon de s’y amarrer en toute sécurisé car un ferry accostait à seulement 20
mètres des voiliers, mal amarrés ils risquaient de sérieux dégâts. L’île est relativement grande
mais une partie est inaccessible car classifiée comme zone militaire.
L’autre partie était interdite momentanément aux touristes de peur qu’ils provoquent des feux de
forêt. Nous avons donc loué une moto et visité une petite chapelle creusée dans la roche dans le
Nord-Ouest de l’île : Molos. Actuellement, fermée au public, on sait que toutes les pierres ont du
être cassé au burin pour la creuser la chapelle. On ne peut qu’être admiratif. L’autre attrait de l’île
est qu’elle possède un race de chevaux miniatures semi-sauvages. Cette race, le Skyros comme le
nom de l’île vit dans les prairies en été et en liberté l’hiver. Il a la taille d’un poney mais ressemble
plus à petit cheval. L’espèce est menacée mais des programmes de sauvegarde sont en place. Ces
chevaux sont dociles et bien adaptés à être montés par des enfants vu leur taille. Aujourd’hui, il y
aurait environ 200 chevaux sur l’île mais ce nombre n’est pas suffisant pour garantir la survie de
l’espèce. Il est relativement aisé de les observer, une des fermes en possède une trentaine. Après
Skyros, nous avons mis le cap sur Karistou au sud de Eubée. Ce fut une navigation difficile car un
fort courant et des vents renforcés nous ralentissait considérablement entre Andros et Eubée.
Une fois que nous avions passé entre les deux îles, la situation s’est rapidement améliorée. Après
Karistou, on a passé une nuit agréable dans la baie au Nord de l’île de Kea puis on a mis le cap vers
Poros, port que nous connaissions bien.
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